SEMINAIRE CLINIQUE EPSM Lille-Métropole

« Clinique sous transfert »

Le transfert est indéniablement l’un des concepts les plus fondamentaux de la psychanalyse. Mais il est aussi le plus galvaudé, agissant comme une estampille pour revendiquer une posture analytique.

Le transfert, en tant que concept n’a été théorisé que très progressivement et continue de faire l’objet de bien des controverses. C’est pourtant à partir de l’expérience du transfert que la psychanalyse se constitue dans sa pratique et advient au statut de discipline scientifique, lui donnant sa légitimité tout en étant l’obstacle majeur qui s’oppose à sa transmission.

Pour Paul Laurent ASSOUN dira dans son livre publié en 2007 « le transfert est à la fois électif et indifférent, ancien et actuel, contingent et nécessaire, réel et fictif, irrationnel et logique, spontané et extorqué – par la situation analytique – tout cela se rejouant sur le fait qu’il est ce qui arrive » (leçons psychanalytiques sur le transfert, 2007).

Le séminaire clinique 2022-2023 a pour objectif de mettre au travail la question du transfert afin de comprendre pourquoi, comme le constate Freud dans « Ma vie et la psychanalyse » en 1925, « Une analyse sans transfert est une impossibilité ».

                                                                       Dr Rosa CARON

                                                                       MDC-HDR, MCF-HDR

                                                                       Lille/Paris

  • Samedi 15 octobre 2022

Amîn HADJ-MOURI


« QU’EST-CE QU’UNE CLINIQUE SOUS TRANSFERT ? » (1)

Si la clinique psychanalytique se distingue et se démarque radicalement des autres cliniques médico-psychologiques, c’est parce qu’elle est concernée au premier chef par la structure du sujet. Celle-ci est impliquée dans la construction et dans la résolution du symptôme, qui tente de la récuser au profit de vaines garanties ontologiques, soutenues et étayées par divers savoirs de toutes obédiences. Le symptôme justifie les demandes adressées aux représentants et détenteurs de ces savoirs, qui suscitent un amour d’autant plus fort qu’ils contribuent à refouler, voire à forclore le sujet, laissant accroire à une éradication du « défaut de rapport sexuel » (LACAN) qui lui est inhérent.

Cet amour privilégie le registre imaginaire (illusions ontologiques) pour faire échec à l’ordre symbolique (perte d’être et représentation) qui permet l’émergence d’une autre modalité de l’amour, celle qui subvertit progressivement -mais jamais définitivement-, grâce à la mise en évidence du réel, les illusions d’homéostasie affective et de comblement moïque. Cette dimension, inséparable des deux autres : l’imaginaire et le symbolique, retire à tout objet -surtout s’il est idéalisé- la prétention de venir à bout du désir en tant qu’il représente l’expression paradigmatique du manque et de l’incomplétude essentielle, indispensables à l’existence.

C’est ce trajet complexe, tortueux et tourmenté de l’amour qui caractérise le transfert et détermine les méandres d’une cure psychanalytique en tant qu’elle s’appuie sur lui comme une résistance ou un frein, qui s’avère cependant nécessaire à la mobilisation de l’inconscient et à sa reconnaissance comme une altérité indépassable. Cette altérité fonde la métapsychologie freudienne et ses développements lacaniens qui consacrent l’imprédicativité du discours analytique, et préservent ainsi son éthique des diverses dérives idéologiques qui menacent sa spécificité, tant théorique que pratique.

Grâce à « l’a-mur » (le mur de l’objet a renvoyant au « troumatisme »), le transfert se sustente de l’amour en tant qu’il « est le don de ce qu’on n’a pas » (LACAN). Quant à « l’amour-propre », comment l’aider, à partir de ses revendications mêmes, à se déprendre de sa « mâle-propreté » pour qu’il considère enfin la féminité comme inséparable de la paternité, caractérisée par le « Nom du Père » (LACAN) qui lui évite d’être amalgamée et/ou identifiée au patriarcat.

  • Samedi 26 novembre 2022

Amîn HADJ-MOURI
« QU’EST-CE QU’UNE CLINIQUE SOUS TRANSFERT ? » (2)

  • Samedi 07 janvier 2023

Abdou BELKACEM   

  • Samedi 04 février 2023

René LEW

  • Samedi 18 mars 2023

Touria MIGNOTTE

  • Samedi 1er avril 2023

René LEW

  • Samedi 3 juin 2023

Dominique GUEVENOUX
Liminaire :
F. Dolto: – «le transfert, c’est de l’amour! ». Sera ce à dire qu’en fin de cure, on n’aime plus … ou bien qu’on aime enfin?

  • Samedi 17 juin 2023

Claude EISENBERG