Sur le Discours (du) capitaliste

Sur le Discours (du) capitaliste

Y participent :

Daniel Acanthe
Jean-Charles Cordonnier
Amîn Hadj-Mouri
Cécilia Luraskit
Louis-George Papon

Argument :

Psychanalyse et Politique. Que voilà un thème qui semble particulièrement à la mode ces dernières années ; notamment et surtout depuis les rapports Cléry-Melin et INSERM, l’amendement Accoyer et ledit Livre noir… qui découle de tout cela.

L’auteur de ces quelques lignes ne saurait prétendre échapper à cette mode qui n’existe pas.

Des idéologues de partis ont pu déclarer la fin des utopies, la fin des idéologies. Ici nous accompagnons volontiers Régis Debray pour qui « nos « technos » élèvent leur propre ignorance de l’histoire en « fin de l’histoire ». » (in Aveuglantes Lumières, Paris, Gallimard, 2006, p. 178) Rappelons – en guise d’hommage beaucoup trop bref – que feu Jean Clavreul déclarait avec pertinence qu’il n’y a pas d’utopie freudienne.

Faute de pouvoir modifier le monde, le social, il semblerait que le fantasme pousse les hommes à vouloir modifier l’Homme. Cela n’est pas neuf ; modifier le Monde, modifier l’Homme, ce sont les deux faces d’une bande möbienne.

Il va sans dire que la psychanalyse ne saurait être partie prenante dans ces modifications. Pour autant doit-elle rejoindre les rangs de l’opposition à cette volonté ? C’est une question ! La psychanalyse se fourvoiera-t-elle à définir l’ »homme inconscient » (comme il y aurait l’ »homme neuronal ») ? Va-t-elle faire la description de l’ »homo psychanalyticus » (qu’on le sache, un livre portant ce titre existe) ?

Cela va dans le sens de ce que la psychanalyse n’est pas un humanisme. À céder là-dessus, elle participerait du discours (du) capitaliste…

En revenant sur les traces du (non) rapport entre Psychanalyse et Politique, nous voudrions notamment prendre pour point de départ à ce cartel ce propos de Freud qui a l’avantage de pointer le tragique du réel de la condition humaine sur lequel bute la praxis psychanalytique : « Nous découvrirons probablement que les pauvres sont, moins encore que les riches, disposés à renoncer à leurs névroses parce que la dure existence qui les attend ne les attire guère et que la maladie leur confère un droit de plus à une aide sociale. » (cf. « Les voies nouvelles de la thérapeutique psychanalytique » (1918), La technique psychanalytique, Paris, PUF, 2002 14ème éd., p. 141. Qu’on lise l’entièreté des deux pages qui concluent cet article de Freud.)

Jean-Charles Cordonnier

17-18 juin 2007.

Contact : Jean-Charles Cordonnier
jchcordonnier@neuf.fr