LA GUERRE DES NON-DUPES (de l’inconscient)

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LA GUERRE DES NON-DUPES (de l’inconscient)

« Nous sommes de la race de ceux qui sont brûlés dans les crématoires et des gazés de Maïdanek, nous sommes aussi de la race des nazis. » (Marguerite DURAS. La douleur)

« Il y a trois dit-mensions de l’impossible qui se déploient dans le sexe, le sens et la signification. » (Jacques LACAN. L’étourdit)

 

« Il n’y a pas de vérité qu’on puisse dire toute. » (J. LACAN. Lettre aux Italiens)

« Je pense, là où je ne puis dire que je suis.» (J. LACAN. C’est à la lecture de Freud…Cahiers Cistre)

L’instant de l’effroi passé et celui de la colère plus ou moins dissipé, le temps pour comprendre est arrivé. Il exige, pour bien panser les différentes blessures, de repousser au maximum l’impensé qui persiste et risque de « s’épaissir », tant le déferlement d’inepties à usage d’enfumage, est massif et continu. Il est assuré et alimenté quasi quotidiennement par des supplétifs de l’idéologie dominante, élevés au rang d’experts, et recrutés parmi de nombreux charlatans du monde universitaire, parmi lesquels certains font passer une psychologie de bazar pour le discours analytique. On voit ainsi « refleurir » la notion de « sujet musulman », digne des funestes élucubrations pseudo-scientifiques de la trop fameuse Ecole psychiatrique d’Alger, qui essentialise en « constitutionnalisant » de manière réifiante et réifiée la biologie, et en « fétichisant » de la même façon, l’appartenance ethnique et religieuse. Loin de « bien dire » les choses afin de limiter les effets néfastes de l’impensé, ce genre de spéculations dévoie l’orientation freudienne de la subjectivité, et la rend incompatible et inconciliable avec la raison qu’elle est censée animer et soutenir en vue de gagner un peu plus de lucidité et de clairvoyance. Ce n’est pas parce qu’on dénonce, voire qu’on s’oppose –même violemment- à une conception idéologique qu’on ne la partage pas fondamentalement. Il en est ainsi de la place de l’altérité, qui est en l’occurrence représentée par l’Islam et les musulmans, dont le sort est déjà scellé puisqu’ils sont constitutionnellement inadaptés à la civilisation occidentale, oublieuse des méfaits qu’elle a engendrés à travers le monde, et dont il s’agit d’en faire l’histoire exacte, sans culpabiliser quiconque, mais en soulignant les responsabilités politiques prises par certains Etats dits démocratiques. Les préjugés qui rivalisent en « débilité » (coinçage dans la bidimensionnalité, exclusive de la troisième dimension) renforcent la doxa en recourant aux inepties de certains « experts » qui imputent à l’Islam des exactions criminelles commises par des rebuts « occi(re)dentés » de sociétés capitalistes, recyclés en esclaves aux mains de potentats féodaux, homologues de nombreux hommes d’affaires occidentaux, avec lesquels le « business » va bon train.

On peut d’ailleurs se demander pourquoi depuis des siècles, alors que les sociétés qui se réfèrent à l’Islam sont en déclin, alors que pour la plupart, elles ont connu le joug colonial, les crimes du genre de celui qui vient d’avoir lieu à Paris, n’ont pas été encouragés, soutenus et multipliés par le recours à cette religion. Même si des ambiguïtés, entre autres sémantiques, pouvaient exister à travers certains termes, comme le « moudjahid » pendant la guerre d’indépendance algérienne.

Afin que l’impensé soit de moins en moins pernicieux, il va s’agir de dissocier les exactions criminelles de la référence religieuse, qui est utilisée et exploitée par des illettrés et des analphabètes pour justifier et légitimer leurs crimes, comme s’ils étaient mandatés par des Musulmans, qui ne leur ont rien demandé, mais qui subissent les effets et les conséquences de leurs immondes et obscènes crimes mafieux. Ces bandits et ces miliciens sans foi ni loi, organisés en sectes et clans criminels, s’emparent et se parent d’un corpus religieux, se l’approprient pour le soumettre au sens que lui donnent leurs maîtres. Placés sous la férule de potentats féodaux, qui ont fait main basse sur les « lieux saints » et font du business avec leurs réalistes et pragmatiques acolytes de l’Occident capitaliste, ils ont tout intérêt à dissimuler leurs accointances avec des tyrans-libéraux, très au fait de la mondialisation capitaliste néo-libérale, à laquelle ils contribuent grandement. Le discours capitaliste, malgré tous les méfaits qu’il a engendrés et continue d’engendrer, est loin d’abdiquer. Pire, il se régénère toujours après avoir généré des catastrophes, grâce à ses idéologues et autres thuriféraires, qui le dédouanent en l’identifiant « quasi naturellement » à la liberté et à la démocratie, et partant à un idéal précieux, en proie à des menaces. Même les êtres immondes qu’il enfante deviennent un prétexte pour justifier la confusion entre de légitimes réactions des citoyens, et la défense et la protection d’un discours, c’est à dire d’un lien social, habitué à produire des catastrophes.

Les crimes perpétrés par les esclaves de richissimes tyrans, font diversion et masquent les réels problèmes qui ravagent la planète. Cette nouvelle « chair à gilet explosif » servira à mieux masquer la responsabilité de ces derniers dans la maîtrise des mécanismes du marché capitaliste mondial, dont la « liberté » doit être protégée par le renforcement, devenu légitime et souhaité par des majorités de gens, des forces armées, dotées de moyens technologiques hyper- sophistiqués. Les pouvoirs de ces régimes féodaux esclavagistes, ainsi que ceux qui sont nés après les indépendances sont saufs, dès lors que leur allégeance à la mondialisation est présentée comme une protection contre « l’islamisme » : ils bénéficient dès lors de la protection de leurs alliés occidentaux pour que le « marché » se porte bien, et que les rebuts-épouvantails qu’ils engendrent soient bien éliminés, par eux-mêmes ou par les forces éradicatrices et épuratrices auxquelles ils font appel. Alors que leur contribution à « l’ensauvagement » de l’Islam -sur la base de certaines ambiguïtés propres au corpus-, et dans le but d’accréditer l’illusion d’un métalangage, est sans pareil.

Des individus à la dérive, animés d’une xénopathie telle, que la haine d’eux-mêmes est proportionnelle à celle qu’ils vouent à tout ce qui rappelle une différence, sont de fait en accord en cela avec l’idéologie dominante et la raison classique, qui ne souffrent d’aucune façon le principe de non-identité à soi. Ces massacreurs du désir sont, en plus, d’une lâcheté sans nom : ils diluent leurs propres responsabilités en se faisant passer pour des membres d’une communauté, qui se voit stigmatisée et identifiée à eux. Ils offrent à la xénopathie occidentale les occasions et les moyens de justifier la ségrégation et le racisme qui y sévissent depuis longtemps, et qui n’attendent que ce genre d’exactions pour s’étendre encore plus, et étouffer par là même toute référence à la subjectivité et à la raison freudienne, inhérente à la condition de dupe de l’inconscient. Le coup de force et le vol du corpus musulman effectués par des « débiles » mafieux, avec la bénédiction de leurs potentats esclavagistes, montrent que même si l’islam est invoqué, c’est plutôt une conception des plus sauvages du capitalisme qui la détermine fondamentalement. L’Islam ne sert en fait que comme référence idéologique visant à dissimuler, à voiler cette sauvagerie et à la légitimer. Même Dieu est dépravé et dégradé pour être soumis à l’ordre capitaliste : objectivé, chosifié, il devient une marchandise exploitable par la sauvagerie capitaliste contre l’ordre symbolique qu’il représente en tant qu’il l’incomplète en lui échappant (forme de transcendance). L’islam, ainsi conçu, rejoint la panoplie des idéologies de type paranoïaque, religieuses et/ou scientifiques à visée prédicative et ontologique, pour lesquelles, non seulement des individus, mais aussi des masses peuvent « chavirer » et se sacrifier pour elles.

Pourtant, même si une majorité d’Allemands ont porté Hitler au pouvoir, lui qui avait déjà fait part de ses projets dans son « Mein Kampf », peut-on dire que le peuple allemand est responsable, voire coupable de la destruction des Juifs d’Europe, entreprise par les nazis ? Pas tout le peuple allemand ! Alors que la propension de tous les non-dupes consiste à défier, voire à détruire l’ordre symbolique pour le supplanter par un ordre social fort, qui mette fin à la castration induite par la structure signifiante, et hypertrophie le moi jusqu’à une infatuation mortifère. L’histoire ne cesse de nous mettre sous les yeux ces combats à mort menés par des adeptes de conceptions qui, aussi opposées soient elles en apparence, convoitent toutes la même complétude ontologique. Chacune veut le triomphe de son mode de jouissance phallique et cherche à l’imposer à sa manière. Mais toutes veulent s’affranchir de l’ordre symbolique, qui les dépasse et leur échappe, alors qu’il les détermine toutes, sans exception. Le projet de libération de la dépendance signifiante est voué à l’échec : son issue est fatale, il ne peut qu’aboutir à la mort prématurée en tant qu’elle représente l’ultime illusion de cette libération. Mais il met au jour l’échec de toute prétention des constructions prédicatives, religieuses et/ou scientifiques, à mettre fin au sujet comme négation, que la structure met en œuvre pour contrer l’hypertrophie du moi, nourrie par les commandements du surmoi.

Ce qui est nommé actuellement radicalité, ou radicalisation se réfère à des positions sous-tendues et soutenues par un discours fanatique, réifié, emprunté au corpus religieux musulman, pour légitimer des projets délictueux et criminels, laissant accroire qu’il s’agit de remettre en question un ordre mondial inique, alors qu’il s’agit en vérité de mettre en échec et en péril un ordre symbolique qui articule et met en continuité différences et identité. C’est à cette raison spécifique de l’inconscient, qui dialectise le même et le différent pour faire valoir le « pas tout », auquel ne peuvent se résoudre les mafieux crypto-musulmans et certains de leurs opposants, qui se voient contraints de partager la même raison qu’eux, celle de « l’idolêtrie » et de l’infatuation moïque mortifère, qui s’appuie sur le refus du fondement signifiant des réalités.

Plutôt que de se délecter de sa position de « belle âme », Boualem SANSAL, avec son talent littéraire, devrait prôner autre chose que la « mondialisation des Lumières », d’autant plus qu’il doit savoir que c’est bien la mondialisation néo-libérale actuelle qui enténèbre la planète. Devenu une vedette du marché des livres, il faut lui rappeler que l’exportation de la « démocratie » par les néo-conservateurs, conseillers de Bush, ont, au lieu d’implanter celle-ci, fomenté la destruction de l’Etat-nation irakien, créé d’ailleurs par les puissances coloniales européennes, selon des découpages territoriaux qui correspondaient alors à leurs intérêts. Enfin, lui, qui a occupé un poste de haut-fonctionnaire de l’Etat algérien, pourrait nous aider à comprendre comment certaines interprétations de la religion musulmane ont pu s’insinuer et s’enkyster dans les rapports sociaux , qui les ont permises et facilitées pour des raisons qui restent à élucider. Il est commode d’imputer à la religion musulmane tous les maux possibles et imaginables, (et il y en a !), mais il est paresseux voire irresponsable, quand on est intellectuel, de réduire ainsi la complexité des problèmes, en s’épargnant de réfléchir à la construction des rapports sociaux en Algérie, et aux discours qui les ont accompagnés et scandés, notamment depuis l’indépendance. Cette paresse intellectuelle se voyait déjà au sein de certains groupes anarchistes gauchistes, qui justifiaient leurs actes délictueux par le combat contre la propriété privée qu’ils considéraient comme un vol, détournant et dégradant ainsi l’analyse, autrement plus élaborée, de Marx sur la plus-value. De même ce sont ceux qui disent souffrir de la ségrégation réelle et du racisme tout aussi réel, – sévissant dans les sociétés occidentales-, qui vont s’identifier aux pires tenants de ces « tares » individuelles et sociales. Alors que l’hétérogénéité n’est ni incompatible ni inconciliable avec l’homogénéité, à condition que chacun accorde une place et une valeur à sa propre altérité, qui implique la subjectivité. Le choix d’une conception totalitaire de l’islam par des jeunes de milieux socio-culturels différents, montre qu’ils sont d’abord et avant tout, déjà adeptes forcenés d’un savoir, d’une théorie de l’obturation de la béance qui les cause, et les confronte par là même à l’impossible, qu’ils refusent catégoriquement.

Leur défi et leur défiance à l’Autre tout puissant qu’ils cherchent à mettre à bas, passent par l’asservissement de Dieu lui-même, qui est mis au service de leur projet de glorification mégalomaniaque et de rivalité mortifère. Cette lecture totalitaire que permet la polysémie de tout texte, conduit à la transgression de l’interdit structural inhérent à la condition de parlêtre, prônée plus ou moins implicitement par la mondialisation capitaliste, qui trouve là ses défenseurs, dès lors qu’ils imputent leur situation, non plus au système d’exploitation capitaliste, mais à des mécréants, qui empêchent la réalisation ontologique de ceux qui se sacrifient aux injonctions d’un surmoi, purificateur et partant éradicateur.

La question n’est donc plus celle qui concerne les interprétations totalitaires et univoques, qui ont existé, existent et existeront toujours, mais plutôt celle qui a trait aux raisons qui sont à l’œuvre dans une société, à certains moments de son histoire, et qui conduisent des individus, voire des masses, à y adhérer, à les intégrer voire à les incorporer et à les assimiler, pour en faire leur raison d’être, jusqu’à en mourir. En effet, quel contexte socio-économique et politique permet à une théorie inepte de tomber à point nommé pour soutenir des choix et favoriser des positions subjectives, qui facilitent des passages à l’acte meurtriers et criminels, en les faisant passer pour des actes altruistes, afin de se déresponsabiliser et de se déculpabiliser grâce à l’acceptation d’un asservissement total à un surmoi, qui pousse à la lâcheté ?

Enfin, pour résumer ma pensée, tout en tenant à la radicalité du ratage qui caractérise le discours analytique et porte sa dialectique spécifique ainsi que son éthique – qu’il s’agit de soutenir contre le charlatanisme psychologique spéculatif-, je considère que, plus l’amour voué à soi-même (narcissisme secondaire) est massif et aveugle (refoulement du narcissisme primordial ou primaire), plus son ternissement, pour quelque raison que ce soit, devient une blessure, dont la réparation impose certaines conditions. Celle-ci engendre en même temps qu’une forte agressivité une haine de soi telle, qu’elle s’associe à celle-ci, et, pour redonner au moi son hégémonie, impose à celui-ci de trouver et de relever des défis. Ceux-ci commandent la soumission à un surmoi féroce, autorisant la libération d’une cruauté proportionnelle aux exigences d’un moi de plus en plus tyrannique, allié à un surmoi qui exclut toute référence au sujet et à l’altérité, afin d’en finir, en vain avec toute existence subjective. La mise à mort du sujet par un moi totalitaire et despotique, représente la « victoire ultime » du péril paranoïaque.

Le choix d’une conception totalitaire procède d’un amour éperdu pour le tout. Il sert à alimenter des positions subjectives, qui privilégient une mégalomanie, exclusive du sujet et de l’inconscient, adaptée cependant à la psychose sociale et à l’enfermement imposé par des rapports sociaux de plus en plus univoques et réducteurs, préjudiciables à la démocratie. La démocratie ne saurait se satisfaire de la domination d’une conception bilatère récusant l’unilatère, sur lequel insiste le discours analytique en tant qu’il opère constamment une coupure épistémologique radicale, pour permettre à celui-ci d’être articulé et mis en continuité avec celle-là, afin de la subvertir fondamentalement et alléger la charge du symptôme. Le « béton armé » des conceptions néo-libérales et social-libérales, identifiées grossièrement et vulgairement à la démocratie, participe du refoulement que j’évoquais plus haut. Il libère, à un moment donné de l’évolution des rapports sociaux, des éléments qu’il contient et qui mettent au jour les confusions qu’il entretient en les dissimulant, provoquant parfois des déflagrations qui, tout en recherchant sa désintégration, aboutissent au pire. L’analyse des éléments constitutifs du « ciment démocratique » (F. BENHABIB. « Saint-Denis : ma ville à l’heure islamiste.» Marianne16 au 26/11/2015), requiert un entendement inédit et la mise en œuvre d’une raison intégrant l’impossible et la dimension de l’échappement, qui mettent un terme à son idéalisation simpliste et stérile. Aussi, sans le disqualifier ni le dévaloriser, il s’agit d’analyser ce que le retour du refoulé peut montrer de ce qu’il a refoulé et les raisons pour lesquelles ce processus a eu lieu. C’est ainsi qu’à partir de la prise en charge sérieuse de ce type de symptôme, il devient possible de re-dé-finir ce « ciment » et de le rénover. A condition, encore une fois de se débarrasser des positions idéologiques, identifiées a priori au « progressisme » -que certains croyaient incarner par leur savoir- et qui ont amené nombre d’entre eux à « patauger » dans des conceptions bilatères, plus compromettantes quant au progrès, car enfermées dans une définition univoque : l’obturation idéale de la « béance causale » e par un savoir, dont le pouvoir de prédicativité et de bouche-trou, est plus fort que celui de la religion. La concurrence et la compétition autour de l’obturation idéale de cette béance, impossible à suturer car nécessaire à l’existence subjective pulsatile, sont toujours ouvertes pour nourrir la rivalité entre les non dupes, et leur passion pour la jouissance sado-masochiste.

Pour ma part, je ne cesserai pas de faire valoir, de façon toujours plus radicale, que je suis la dupe de l’inconscient en me confrontant à la raison dominante pour la critiquer et l’évider, à partir du discours analytique et de son éthique, afin de mettre au jour ce qu’elle ne cesse de refouler avec la bénédiction du plus grand nombre, ébahi et ahuri lorsque le retour du refoulé déchire le voile prude, tendu pour dissimuler ce qui « crève les yeux ». Déchirer ce voile ressortit à cette radicalité qui protège de l’horreur d’un tel acte, et se poursuit dans le « bien dire », au sens où, comme l’écrit Lacan dans « L’étourdit » : « Le dire reste oublié derrière ce qui se dit dans ce qui s’entend », qui signifie que la signifiance échappe au moment où le dit, l’énoncé, la matérialise.

Faire valoir son intégration et son assimilation à l’ordre symbolique sans s’aliéner par trop à un ordre social, facilite ce travail d’évidement continu, qui s’appuie sur une raison freudienne, laquelle ne souffre aucun compromis idéologique et/ou partisan avec quelque théorie « hommosexuelle » que ce soit. Ce travail s’établit sur le primat du signifiant et des conséquences qu’il impose, sans quoi il n’est plus possible de parler de discours analytique. Il s’adresse à toute construction extensionnelle (S2), forcément bilatère pour lui apporter le supplément qui l’enrichit en l’incomplétant, c’est à dire en la rapportant à la signifiance (S1), qui assure la relance de la construction, cette fois sur la base de la structure signifiante, dont il ne s’agit plus de se délester ni de s’affranchir, même si le bilatère s’avère toujours nécessaire pour la mettre en évidence et en valeur.

Cette condition de dupe, qui permet et favorise ce travail, implique la féminité, inhérente à l’inconscient, en tant qu’il permet de battre en brèche les constructions hommosexuelles, univoques et exclusives de toute dialectique, mettant en continuité des différences locales et une identité globale, aboutissant à la mise à l’écart du tout. Ainsi, la métonymie en jeu dans l’articulation signifiante, favorise l’approfondissement et la consolidation de l’imprédicativité, liée à la signifiance, pour engendrer des constructions nouvelles, nécessairement et partiellement prédicatives, ne compromettant pas abusivement l’imprédicativité essentielle, sur laquelle ces dernières se sont édifiées, en la contenant toujours, de manière implicite.

Alors que les non-dupes, farouches ennemis du signifiant, trouvent un renfort de poids auprès d’experts de tout acabit, charlatans de la psychanalyse universitaire aussi bien, ils participent en dernière instance à la consolidation de la raison qu’ils dénoncent, avec laquelle ils se débattent et dont ils ne réussissent pas à se libérer, même s’ils déclarent éliminer tous ses représentants « radicalisés », transformés en ennemis. Adeptes de la « psychose sociale », les non dupes errent d’autant plus qu’ils ne cessent de promouvoir et de consolider la méconnaissance de la présentification de l’absence, inhérente à la fonction paternelle, et homologue de la fonction signifiante, qui met constamment en évidence le symbolique en tant qu’il procède et met en œuvre le « meurtre de la chose ». Ainsi, le progrès s’appuie sur ce « meurtre de la chose », qui incombe à la pulsion de mort en tant qu’elle détruit et déconstruit les réifications symptomatiques, pour que les pulsions de vie qui s’articulent avec elle, renforcent l’existence subjective par la confirmation du ratage et du manque à être définitif.

C’est en fait la désintrication de l’une avec l’autre, encouragée, voire imposée par la psychose sociale, qui dépouille la pulsion de mort de son ancrage symbolique et de ses capacités à détruire symboliquement, pour innover et enrichir la vie.

Amîn HADJ-MOURI

27/11/15

 

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